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Ayla vit ensuite un homme blond aussi grand que Jondalar. Lui aussi la vit.

— Kimeran ! Nous étions à votre recherche ! Comme je suis contente de vous avoir trouvés ! s’exclama Ayla avec soulagement.

— Ayla ! lança Kimeran. C’est bien toi ?

— Comment avez-vous fait ? s’enquit Jondecam, surgi aux côtés de Kimeran. Comment saviez-vous où chercher ?

— Loup vous a repérés. Il a le nez, répondit Ayla.

— Nous sommes allés à la Caverne de Camora en espérant vous y trouver, mais ils ont été surpris de nous voir, dit Jondalar. Tout le monde s’inquiétait, surtout ta sœur, Jondecam. J’ai donc proposé que nous revenions en arrière avec les chevaux le long de la piste que je pensais que vous suivriez parce qu’ils sont beaucoup plus rapides que nous.

— Nous nous sommes écartés de la piste lorsque les enfants sont tombés malades, pour trouver un bon endroit où dresser un camp.

— Les enfants sont tombés malades ? répéta Ayla.

— Oui, et Beladora aussi. Vous feriez peut-être bien de ne pas trop vous approcher. Ginedela a été la première à avoir de la fièvre, puis ça a été le tour de Jonlevan, le fils de Levela, et de Beladora. Je croyais que Gioneran y échapperait, mais quand Ginedela a commencé à avoir des boutons partout, il est devenu fiévreux lui aussi.

— Nous ne savions pas quoi faire pour eux, si ce n’est les laisser se reposer, s’assurer qu’ils buvaient beaucoup d’eau et tenter d’apaiser la fièvre avec des compresses humides, expliqua Levela.

— Vous avez fait ce qu’il fallait, dit Ayla. J’ai déjà vu cela. À la Réunion d’Été des Mamutoï, lorsque je passais beaucoup de temps avec le Mamut. L’un des Camps est arrivé avec plusieurs malades, des enfants pour la plupart. Les Mamutoï les ont confinés à l’extrémité du Camp d’Été et ont posté plusieurs d’entre eux pour empêcher les autres d’approcher. Ils craignaient que tout le monde n’attrape la maladie.

— Tu dois alors veiller à ce que Jonayla ne joue pas avec les enfants, dit Levela, et vous devriez rester à l’écart.

— Ont-ils encore de la fièvre ? s’enquit Ayla.

— Plus beaucoup, mais ils sont couverts de boutons rouges.

— Je vais les examiner, mais s’ils n’ont plus de fièvre, ce n’est probablement pas grave. Les Mamutoï pensent que c’est une maladie de l’enfance et ils disent qu’il vaut mieux l’avoir jeune. Les enfants se rétablissent plus facilement, déclara Ayla. Les adultes sont touchés plus durement.

— C’est vrai de Beladora. Elle a été plus malade que les enfants, remarqua Kimeran. Elle est encore affaiblie.

— Le Mamut m’a dit que la fièvre est plus forte et perdure, que les boutons mettent plus longtemps à disparaître chez les adultes. Pourquoi ne m’emmènes-tu pas voir Beladora et les enfants ?

Leur tente avait deux faîtages, le piquet principal soutenait le plus haut et un fin panache de fumée s’échappait par une ouverture ménagée à côté. Un piquet plus petit soutenait une annexe permettant de disposer de davantage de place. Ayla dut se baisser pour franchir l’entrée. Beladora était couchée là sur une natte, les trois enfants assis sur les leurs, mais ils ne semblaient pas très vaillants. Il y avait trois autres couchages de l’autre côté, deux côte à côte, un à l’écart. Kimeran entra à la suite d’Ayla. Il pouvait se tenir debout près du piquet, mais devait se baisser pour se déplacer dans le reste de la tente.

Ayla alla d’abord jeter un coup d’œil aux enfants. Le plus jeune, Jonlevan, le fils de Levela, semblait ne plus avoir de fièvre, bien qu’il fût encore sans énergie et couvert de boutons rouges qui, apparemment, le démangeaient. Il sourit en voyant Ayla.

— Où est Jonayla ? demanda-t-il.

Ayla se souvint qu’elle aimait jouer avec lui. Il n’avait que trois ans alors que sa fille en avait quatre, même s’il était presque de la même taille qu’elle. Elle aimait jouer à la maman avec lui ou faisait parfois comme s’ils étaient mariés, et c’était elle qui commandait. Ils étaient cousins puisque sa mère, Levela, était la sœur de Proleva, la compagne de Joharran, le frère de Jondalar, de proches cousins à qui il ne serait jamais permis de former un couple.

— Elle est là, dehors, répondit Ayla en posant la main sur le front de l’enfant et en constatant qu’il n’était pas anormalement chaud, ce que confirmaient ses yeux, qui n’étaient pas fiévreux. Il me semble que tu vas mieux. Tu n’es plus aussi chaud ?

— Je veux jouer avec Jonayla, zozota-t-il.

— Pas encore, peut-être bientôt, répondit Ayla.

Elle examina ensuite Ginedela. Elle semblait aussi en bonne voie de guérison, malgré ses boutons rouge vif.

— Je veux jouer avec Jonayla moi aussi, dit-elle.

Elle et son jumeau avaient cinq ans et, de même que Kimeran et Jondalar se ressemblaient – tous deux étaient grands et blonds – bien qu’ils ne fussent pas apparentés, Jonayla et Ginedela avaient des cheveux blonds et des yeux bleus, ceux de Jonayla du même bleu vif saisissant que les yeux de Jondalar.

Gioneran, le jumeau de Ginedela, avait des cheveux châtain foncé et des yeux noisette tirant sur le vert, comme sa mère, mais il semblait avoir hérité de la haute taille de Kimeran. Ayla posa le dos de sa main sur son front : il était encore chaud et l’enfant avait les yeux brillants de fièvre. Ses boutons en pleine éruption paraissaient un peu à vif mais pas complètement sortis.

— Je vais te donner quelque chose pour que tu te sentes mieux rapidement, dit-elle au petit garçon. As-tu envie d’un peu d’eau ? Ensuite, tu feras bien de t’allonger.

— D’accord, fit-il avec un pâle sourire.

Elle prit l’outre et versa de l’eau dans une tasse posée près de sa natte, puis l’aida à la tenir pendant qu’il buvait. Ensuite, il s’allongea.

Ayla alla enfin voir Beladora.

— Comment te sens-tu ? lui demanda-t-elle.

— Mieux.

Elle avait encore les yeux vitreux et reniflait.

— Je suis vraiment contente que tu sois là, mais comment nous avez-vous trouvés ?

— Comme vous n’étiez pas à la Caverne de Camora, nous avons pensé que vous aviez dû être retardés. Jondalar a eu l’idée de prendre les chevaux pour partir à votre recherche. Ils sont plus rapides que nous. Mais c’est Loup qui a senti votre odeur et nous a conduits ici.

— Je ne m’étais pas rendu compte à quel point tes animaux pouvaient être utiles, dit Beladora. Mais j’espère que vous n’allez pas attraper cette maladie. Elle est terrible et ça me démange partout. Ces boutons vont disparaître ?

— Ils ne devraient pas tarder à le faire, mais cela risque de prendre un peu de temps avant qu’ils disparaissent complètement. Je vais essayer d’atténuer les démangeaisons et de faire baisser la fièvre.

Tous s’étaient maintenant rassemblés dans la tente, Jondalar et Kimeran debout près du piquet principal, les autres autour d’eux.

— Je me demande pourquoi Beladora et les enfants sont tombés malades et pas le reste d’entre nous ? s’interrogea Levela. Du moins pas encore.

— Si vous n’avez pas attrapé la maladie maintenant, vous ne l’aurez probablement pas, répondit Ayla.

— Je craignais que quelqu’un n’ait appelé sur nous de mauvais esprits par jalousie parce que nous faisions un Voyage, dit Beladora.

— Je ne sais pas, dit Ayla. Avez-vous mis quelqu’un en colère ?

— Si je l’ai fait, c’est sans le vouloir. J’étais tout excitée à l’idée de revoir ma famille et ma Caverne. Lorsque je suis partie avec Kimeran, je ne savais pas si je les reverrais un jour. J’ai pu donner l’impression de faire la fière.

— Quelqu’un de la Première Caverne des Zelandonii du Sud a-t-il parlé de gens qui auraient séjourné là avant vous ? Ou, lorsque vous y étiez, y avait-il quelqu’un de malade ? demanda Ayla à Kimeran.

— Maintenant que tu le dis, des gens ont effectué la traversée avant nous, plusieurs groupes, et je crois que leur Zelandoni prenait soin d’un malade, répondit Kimeran. Mais je n’ai pas cherché à en savoir davantage.

— Si des esprits mauvais étaient présents, ils n’étaient pas forcément appelés sur vous. C’étaient peut-être des restes de ceux qui vous avaient précédés là, Beladora, mais certaines maladies se déclarent sans que quiconque les ait répandues sur vous. Il semble qu’elles se transmettent toutes seules, expliqua Ayla. Cette fièvre accompagnée d’une éruption de boutons est peut-être de celles-là. Si on l’a eue quand on était jeune, on ne l’attrape généralement pas à l’âge adulte. C’est ce que m’a dit un Mamut. À mon avis, vous l’avez tous attrapée dans votre enfance, sinon vous auriez été malades aussi.

— Je me rappelle qu’une fois beaucoup d’entre nous ont été malades à une Réunion d’Été, dit Jondecam. On nous avait tous mis dans une tente et, quand nous avons commencé à nous sentir mieux, nous avions l’impression d’être privilégiés parce qu’on s’occupait beaucoup de nous. C’était comme un jeu et je crois que nous avions aussi des boutons. L’un de vous s’en souvient ?

— J’étais sans doute trop jeune pour en avoir gardé le souvenir, dit Levela.

— J’étais un peu plus âgé et je ne faisais pas du tout attention aux enfants plus jeunes, malades ou non, déclara Jondalar. Si je n’ai pas attrapé la maladie à ce moment-là, j’ai dû l’avoir encore plus tôt. Je ne me souviens pas. Et toi, Kimeran ?

— Je crois me souvenir, mais seulement parce que ma sœur était dans la Zelandonia, répondit celui-ci. Aux Réunions d’Été, il se passe toujours des tas de choses et les jeunes d’une même Caverne ont tendance à rester entre eux. Ils ne remarquent pas toujours ce que font les autres. Et toi, Ayla ? Tu as déjà eu cette maladie ?

— Je me rappelle avoir été malade et fiévreuse de temps à autre quand j’étais enfant, mais je ne me souviens pas d’avoir eu des boutons rouges. Je n’ai pas attrapé la maladie quand je suis allée avec un Mamut au Camp des Mamutoï où elle sévissait pour pouvoir en apprendre davantage sur elle et comment la traiter. En parlant de ça, je vais aller voir si je trouve quelque chose pour t’aider à te remettre, Beladora. J’ai quelques remèdes avec moi, mais les plantes que je veux poussent presque partout et je préfère en avoir de toutes fraîches si je peux en trouver.

Tout le monde commença à sortir de la tente à la queue leu leu, sauf Kimeran, qui resta pour s’occuper de Beladora et de ses enfants ainsi que de celui de Levela.

— Est-ce que je peux rester là, mère ? Avec eux ? demanda Jonayla en montrant les autres enfants.

— Ils ne peuvent pas jouer pour l’instant, Jonayla. Ils ont besoin de repos et je voudrais que tu m’aides à trouver des plantes pour les aider à guérir.

— Qu’est-ce que tu cherches ? demanda Levela quand ils furent tous dehors. Je peux te donner un coup de main ?

— Tu connais l’achillée et le pas-d’âne ? Je veux aussi trouver de l’écorce de saule, mais je sais où il y en a. J’en ai vu juste avant d’arriver ici.

— L’achillée est cette plante aux jolies feuilles et aux petites fleurs blanches qui poussent en bouquets ? Un peu comme la carotte, avec une odeur plus forte ? demanda Levela.

— C’est une très bonne description. Et le pas-d’âne ?

— Grandes feuilles vertes arrondies, épaisses et douces par-dessous.

— Tu connais celle-là aussi. Très bien. Allons en chercher.

Jondalar et Jondecam discutaient près du feu hors de la tente tandis que Jonayla écoutait à proximité.

— Beladora et Gioneran ont encore de la fièvre. Nous allons chercher des plantes pour aider à la faire baisser et atténuer les démangeaisons. J’emmène Jonayla et Loup.

— Nous étions en train de dire que nous devrions ramasser du bois, dit Jondalar. Et je pensais que je devrais chercher des arbres qui puissent donner de bonnes perches pour fabriquer un ou deux travois. Même quand ils iront mieux, Beladora et les enfants ne seront peut-être pas d’attaque pour une longue marche et nous devons nous remettre en route pour la Caverne de Camora avant qu’ils ne commencent à s’inquiéter.

— Tu crois que ça ne dérangera pas Beladora de se déplacer sur des perches à tirer ? demanda Ayla.

— Nous avons tous vu la Première se déplacer de cette façon. Ça n’a pas semblé lui déplaire. Cela rend, je crois, l’idée moins effrayante, dit Levela. Pourquoi ne le lui demandons-nous pas ?

— De toute façon, je dois aller prendre mon panier pour la cueillette.

— Je vais chercher le mien aussi et nous devons faire savoir à Kimeran et à Beladora où nous allons. Je vais dire à Jonlevan que nous allons chercher de quoi le remettre complètement sur pied.

— Comme il va mieux, il va vouloir venir, surtout s’il apprend que Jonayla nous accompagne, fit observer Jondecam.

— Je sais, répondit Levela, mais je crois qu’il est préférable qu’il ne vienne pas. Qu’en penses-tu, Ayla ?

— Si je connaissais mieux la région et savais où nous allons, nous pourrions l’emmener, mais je crois que ce n’est pas encore le moment.

— C’est ce que je lui ai dit, confirma Levela.

 

 

— Je vais prendre Beladora, dit Ayla. Whinney est plus habituée à tirer un travois.

Cela faisait plusieurs jours qu’ils avaient retrouvé les familles retardataires, mais Beladora n’était pas encore rétablie complètement. Si elle abusait de ses forces trop tôt, Ayla craignait qu’il n’en résulte pour elle un problème chronique qui risquerait de rendre la fin du trajet plus pénible.

Elle n’ajouta pas que Rapide n’était pas le cheval le plus indiqué pour tirer son travois car il était plus difficile à mener. Même Jondalar, qui savait très bien s’y prendre avec lui, avait parfois du mal à le maîtriser quand l’étalon devenait ombrageux. Grise était encore jeune, Jonayla encore plus jeune en termes d’aptitude, et, Whinney tirant le travois, il serait plus difficile à Ayla de se servir de la longe pour aider sa fille à diriger le cheval. Elle n’était pas certaine qu’il leur faille fabriquer un travois pour Grise.

Cependant, la grande tente dans laquelle les autres voyageurs avaient campé pendant qu’il y avait des malades avait été montée en se servant des tentes de voyage plus petites et de peaux supplémentaires, et le troisième travois pouvait transporter les piquets et d’autres choses qu’ils avaient confectionnées durant leur halte forcée et, sinon, ils les laisseraient là. Les enfants allaient beaucoup mieux mais se fatiguaient encore rapidement. Les travois leur permettraient aussi de se reposer pendant le déplacement sans avoir à s’arrêter. Ayla et Jondalar voulaient repartir le plus vite possible. Ceux qui les attendaient se demandaient sans doute où ils étaient.

La nuit précédant le départ, ils s’organisèrent le mieux possible. Ayla, Jondalar, Jonayla et Loup couchèrent dans leur tente de voyage. Le matin, ils préparèrent un repas rapide avec les restes de la veille, chargèrent toutes leurs affaires sur les travois, y compris les châssis qu’ils accrochaient d’habitude sur leur dos pour transporter le nécessaire : abri, vêtements supplémentaires et nourriture. Bien que les adultes aient été habitués à les porter, ils trouvaient plus facile de marcher sans ces lourds fardeaux. Ils partirent et parcoururent plus de chemin qu’ils ne le faisaient d’ordinaire, mais, le soir venu, tous étaient fatigués.

Tandis qu’ils achevaient leur infusion, Kimeran et Jondecam proposèrent de s’arrêter plus tôt le lendemain, pour aller chasser, de façon à ne pas arriver les mains vides quand ils rencontreraient les parents de Camora. Ayla était préoccupée. Le temps leur avait été favorable jusque-là. Il y avait eu une petite averse le soir où Ayla et Jondalar avaient trouvé les autres voyageurs. Le ciel s’était ensuite dégagé, mais Ayla ignorait si ça allait durer. Jondalar savait qu’elle était intuitive et qu’elle sentait généralement quand il allait pleuvoir.

Ce n’était pas exactement une odeur qui annonçait la pluie, elle percevait plutôt comme une exhalaison particulière de l’air et comme une sensation d’humidité. Plus tard, on expliquera la fraîcheur de l’air avant la pluie par la présence d’ozone dans l’atmosphère, d’autres, capables de la détecter, y verront une nuance métallique. Ayla n’avait pas de mot pour le décrire et avait du mal à l’expliquer, mais elle connaissait ce présage de pluie et l’avait perçu récemment. Elle n’avait aucune envie de patauger dans la boue sous une pluie battante.

Elle se réveilla alors qu’il faisait encore nuit. Elle se leva pour utiliser le panier de nuit, mais sortit finalement. Les braises du feu allumé devant la tente rougeoyaient encore et donnaient assez de lumière pour qu’elle aille jusqu’à un buisson voisin. L’air était frais mais pur et, en revenant vers la tente, elle vit que le noir profond de la nuit avait laissé place au bleu nuit qui précède l’aube. Elle regarda un moment un rouge profond envahir le ciel à l’orient et souligner un banc pommelé de nuages d’un violet sombre, suivi par une lumière éblouissante qui embrasa davantage le ciel rouge et dispersa les nuages en bandes de couleur vive.

— Je suis sûre qu’il ne va pas tarder à pleuvoir, annonça-t-elle à Jondalar en rentrant dans la tente, et cela va être un gros orage. Je sais qu’ils ne veulent pas arriver les mains vides, mais si nous continuons d’avancer nous arriverons peut-être avant la pluie. Je ne voudrais pas que Beladora soit trempée et attrape froid au moment où elle se rétablit, et l’idée d’avoir toutes nos affaires mouillées et pleines de boue me déplaît, alors qu’en se dépêchant nous pourrons peut-être l’éviter.

Les autres se réveillèrent tôt, prévoyant de se mettre en route peu après le lever du soleil. Tous voyaient les nuages s’accumuler à l’horizon et Ayla était certaine qu’ils auraient droit à une grosse averse.

— Selon Ayla, un gros orage se prépare, dit Jondalar à ses deux compagnons quand ils évoquèrent la chasse. Elle pense qu’il vaut mieux remettre la chasse à plus tard, après notre arrivée.

— Il y a des nuages à l’horizon, je le sais, répondit Kimeran, mais ça ne veut pas dire qu’il va pleuvoir ici. Ils paraissent assez loin…

— Ayla s’y entend à prévoir la pluie. J’en ai déjà fait l’expérience. Je n’ai pas envie de devoir mettre à sécher nos vêtements mouillés et nos chausses boueuses.

— Mais nous n’avons rencontré nos hôtes qu’aux Matrimoniales, dit Jondecam. Je ne veux pas leur demander l’hospitalité sans rien avoir à donner en retour…

— Nous n’avons passé qu’une demi-journée avec eux avant de partir à votre recherche, mais j’ai remarqué qu’ils ne semblent pas habitués au lance-sagaie. Pourquoi ne pas leur proposer de venir chasser avec nous et leur montrer comment s’en servir ? Ce sera leur faire un plus beau cadeau que de seulement leur apporter de la viande, argua Jondalar.

— C’est possible… tu crois vraiment qu’il va pleuvoir bientôt ? insista Kimeran.

— Je crois à l’intuition d’Ayla. Elle se trompe rarement. Voilà plusieurs jours qu’elle sent venir la pluie et elle pense que ce sera un gros orage. Un orage dans lequel on n’aura pas envie d’être pris sans un bon abri. Elle ne veut même pas qu’on s’arrête pour préparer le repas de midi ; elle dit qu’on devra boire seulement de l’eau et manger des galettes en cours de route pour arriver plus vite. Maintenant que Beladora va mieux, tu ne tiens sûrement pas à ce qu’elle se fasse tremper.

Une autre pensée lui vint soudain :

— Nous pourrons arriver plus vite à cheval.

— Comment pourrions-nous tous monter trois chevaux ? s’enquit Kimeran.

— Certains pourront s’installer sur les perches et d’autres monter les chevaux à deux. As-tu déjà songé à la façon de s’asseoir sur un cheval ? Tu pourrais monter derrière Jonayla.

— Peut-être puis-je laisser ma place à quelqu’un d’autre ; j’ai de longues jambes et je cours vite, dit Kimeran.

— Pas aussi vite qu’un cheval, répliqua Jondalar. Beladora peut voyager sur les perches avec ses deux enfants. Ils seront secoués, mais ils l’ont déjà fait plusieurs fois. Nous pouvons mettre le chargement des perches de Rapide sur celles de Grise. Levela et Jonlevan peuvent monter avec moi sur Rapide. Il ne reste plus que toi et Jondecam. J’ai pensé qu’il pourrait s’installer sur les perches ou monter derrière moi ; Levela et son fils prendront les perches. Il te suffira de monter à deux avec Ayla ou Jonayla. Avec tes longues jambes, tu auras plus de place si tu montes avec Jonayla puisqu’elle chevauche contre l’encolure de Grise. Tu crois pouvoir te cramponner au cheval avec tes jambes en étant assis sur lui ? Tu peux aussi te tenir aux cordes. Celui ou celle qui montera avec moi pourra se tenir à moi. Nous ne chevaucherons pas trop longtemps, cela fatiguerait les chevaux, mais nous pouvons abattre une bonne distance beaucoup plus vite si nous les laissons galoper un peu.

— Je vois que tu as réfléchi à tout ça, dit Jondecam.

— Depuis qu’Ayla m’a fait part de ses inquiétudes, oui, répondit Jondalar. Qu’en penses-tu, Levela ?

— Je ne veux pas me mouiller si je peux l’éviter. Si Ayla dit qu’il va pleuvoir, je la crois. Je monterai sur un travois avec Jonlevan comme Beladora si, de cette façon, nous arrivons plus vite, même si ça secoue un peu.

Pendant que l’eau chauffait pour l’infusion matinale, les chargements des travois furent réorganisés, puis Ayla et Jondalar installèrent tout le monde. Loup observait les préparatifs la tête penchée, comme si ce qui se passait éveillait sa curiosité, impression renforcée par son oreille dressée. Ayla l’aperçut et sourit.

 

 

Au début, ils allèrent lentement puis, après avoir échangé un regard avec Ayla, Jondalar lui fit signe et poussa un cri.

— Tenez-vous bien ! dit-il.

Ayla se pencha en avant et ordonna à sa jument de prendre le galop. Whinney se lança dans un trot rapide, puis passa au galop. Bien que ralentie par le travois, elle atteignit une vitesse considérable. Derrière, les autres chevaux suivaient, répondaient aux encouragements de leurs cavaliers habituels et accéléraient l’allure. Loup courait à leur côté. Pour Jondecam et Kimeran, c’était grisant, et, pour ceux qui se cramponnaient aux travois bringuebalés sur le sol irrégulier, époustouflant, quoiqu’un peu effrayant. Ayla surveillait de près sa monture et quand Whinney commença à peiner, elle la fit ralentir.

— C’était excitant, dit Beladora.

— On s’est bien amusés ! déclarèrent les jumeaux à l’unisson.

— On peut recommencer ? demanda Ginedela.

— Oui, on peut ? insista Gioneran.

— On recommencera, mais nous devons laisser Whinney se reposer un peu, répondit Ayla, satisfaite de la distance parcourue pendant ce bref galop malgré le chemin qui restait.

Ils continuèrent au pas. Quand elle estima que les chevaux étaient reposés, elle cria :

— C’est parti !

Lorsque les chevaux reprirent le galop, les cavaliers s’accrochèrent, sachant maintenant à quoi s’attendre. Ceux qui avaient eu peur furent moins effrayés cette fois-ci, mais c’était toujours excitant de se déplacer beaucoup plus vite qu’aucun d’eux n’aurait pu le faire en courant, même ceux qui avaient les plus longues jambes.

Les chevaux sauvages indigènes, qui avaient été apprivoisés mais pas domestiqués, étaient très solides et résistants. Leurs sabots n’avaient pas besoin d’être protégés du sol rocailleux, ils étaient capables de porter ou tirer des charges étonnamment lourdes et leur endurance dépassait l’entendement. Ils avaient beau aimer galoper, les chevaux qui supportaient une charge supplémentaire ne pouvaient cependant tenir l’allure que pendant une durée limitée et Ayla veillait attentivement à ne pas les forcer. Lorsqu’elle les ramena au pas et, au bout d’un moment, leur donna le signal de reprendre le galop une troisième fois, les chevaux semblèrent se plaire au jeu. Loup aussi. Il essayait de prévoir quand ils allaient se remettre à courir pour avoir l’avantage au départ, mais il ne voulait pas non plus prendre trop d’avance parce qu’il suivait l’allure et devait anticiper le prochain ralentissement.

En fin d’après-midi, Ayla et Jondalar commencèrent à reconnaître la région, avec quelque hésitation. Ils ne voulaient pas rater la piste qu’ils devaient suivre pour arriver à la Caverne de Camora et des siens. Willamar leur manquait, il était celui qui connaissait le mieux le pays. Ralentir le pas permit à chacun de remarquer le changement de temps. L’air était chargé d’humidité et le vent avait forci. Lorsqu’ils entendirent un grondement de tonnerre suivi peu après d’un éclair, ils n’étaient plus très loin du but. Ils savaient tous qu’un gros orage approchait. Ayla se mit à frissonner, mais ce n’était qu’un souffle soudain d’air froid et humide. Les grondements lui rappelaient trop un tremblement de terre et il n’y avait rien qu’elle détestât plus que les tremblements de terre.

Ils faillirent manquer la piste, mais Willamar et quelques autres les guettaient depuis plusieurs jours. Jondalar fut soulagé de voir sa silhouette familière leur faire des signes. Le Maître du Troc avait vu de loin les chevaux approcher et envoyé l’un de ses gens annoncer leur retour à la Caverne. À distance, ne voyant personne marcher à côté des chevaux, il avait craint qu’ils n’aient pas trouvé les absents, mais ensuite il distingua plusieurs têtes au-dessus du dos des chevaux et comprit qu’ils montaient chaque bête à plusieurs. Puis il aperçut les travois et enfin les personnes installées dessus.

Les gens de la Caverne se précipitaient sur le sentier. Quand Camora vit son frère et son oncle, elle ne sut vers lequel des deux courir d’abord. Ils se précipitèrent vers elle et l’étreignirent tous les deux.

— Dépêchez-vous, il commence à pleuvoir, leur enjoignit Willamar.

— Nous pouvons laisser les perches ici, dit Ayla, tandis que tous se hâtaient sur le sentier.

 

 

Les voyageurs restèrent plus longtemps que prévu, en partie pour laisser à Camora la possibilité de voir les siens et à son compagnon et ses enfants de faire leur connaissance. Cette Caverne était un groupe de gens passablement isolés et, s’ils se rendaient aux Réunions d’Été, ils n’avaient pas de proches voisins. Levela et Jondecam envisagèrent de rester avec la sœur de celui-ci, peut-être jusqu’à ce que les voyageurs les reprennent au retour. Elle semblait avoir soif de compagnie et de nouvelles des gens qu’elle connaissait. Kimeran et Beladora avaient la ferme intention de partir en même temps que la Première. Le peuple de Beladora habitait au bout du trajet prévu.

La Première avait espéré se mettre en route après quelques jours, mais Jonayla eut la rougeole au moment où ils s’apprêtaient à partir, ce qui retarda leur départ. Les trois Zelandonia présents donnèrent des remèdes et des instructions aux membres de la Caverne sur la façon de soigner ceux qui attrapaient cette maladie contagieuse, leur expliquèrent qu’ils risquaient de tomber malades eux aussi, mais normalement sans gravité. La Zelandoni locale avait fait la connaissance de la Première et de Jonokol pendant qu’Ayla et Jondalar étaient partis à la recherche des autres et en était venue à respecter leurs connaissances.

Ceux de la Neuvième Caverne racontèrent leurs démêlés avec la maladie et la firent apparaître si bénigne que leurs hôtes appréhendèrent moins de la contracter. Même quand Jonayla commença à se sentir mieux, Zelandoni décida de remettre le départ jusqu’à ce que les membres de la Caverne montrent les premiers symptômes pour qu’ils puissent, tous les trois, leur expliquer comment soigner les malades et quels herbes médicinales et cataplasmes hâteraient leur guérison. Beaucoup des membres de la Caverne tombèrent effectivement malades, mais pas tous, ce qui incita la Première à penser qu’au moins certains d’entre eux avaient déjà été exposés à la maladie.

Zelandoni et Willamar connaissaient l’existence de certains sites sacrés dans la région et en parlèrent avec Farnadal et sa doniate. La Première les connaissait de réputation mais ne les avait pas vus. Willamar, si, mais de longues années auparavant. Un lien existait entre les sites et la principale grotte peinte proche de la Septième Caverne des Zelandonii du Sud ainsi que celle située à proximité de la Quatrième Caverne du Sud. Ces sites existaient bien, mais, d’après les descriptions, il n’y avait pas grand-chose à y voir, seulement quelques peintures grossières sur les parois.

Ils avaient déjà été retardés si longtemps que la Première estima qu’ils pouvaient laisser ces sites de côté afin d’avoir le temps d’en visiter d’autres. Il était plus important de voir le principal lieu sacré, proche de la Caverne d’Amelana. Et il leur fallait en outre rendre visite aux Giornadonii voisins et se rendre à la Caverne de Beladora.

L’attente donna à ceux de la Neuvième Caverne la possibilité de mieux connaître les gens de la Caverne de Camora et à Jondalar en particulier de montrer comment fonctionnait un lance-sagaie et comment en fabriquer un à qui désirait l’apprendre. Elle donna aussi plus de temps à Jondecam et à Levela pour voir Camora et leurs parents ; quand les voyageurs s’en allèrent, ils étaient prêts à partir avec eux. Au cours de cette longue visite, les deux Cavernes avaient noué des liens d’amitié et évoqué des échanges de visites prochains.

Malgré cette camaraderie, les voyageurs étaient impatients de prendre la route, et les membres de la Caverne contents de les voir partir. Ils n’étaient pas habitués à recevoir tant de visiteurs, contrairement à ceux de la Neuvième Caverne, située au milieu d’une région abondamment peuplée. C’était l’une des raisons pour lesquelles les parents et amis de Camora lui manquaient encore. Elle était bien décidée à s’assurer que sa Caverne rendrait la visite et, si elle le pouvait, elle tenterait alors de persuader son compagnon de rester.

 

 

Une fois repartis, il fallut aux voyageurs plusieurs jours pour trouver leur rythme. La composition du nouveau groupe itinérant était très différente de celle d’origine, surtout parce qu’ils étaient plus nombreux et les enfants aussi, ce qui ralentissait l’allure. Tant qu’il n’y avait eu que Jonayla, qui montait souvent Grise, ils s’étaient déplacés assez rapidement, mais avec deux gamins en âge de se servir de leurs jambes et un troisième qui voulait marcher pour faire comme les autres, la progression était inévitablement devenue plus lente.

Ayla suggéra finalement que Grise tire un travois où installer les trois enfants tandis que Jonayla monterait la jeune jument. Cela permettrait aux voyageurs d’aller un peu plus vite. Les randonneurs adoptèrent une routine très pratique, chacun et chacune apportant sa contribution au bien-être du groupe.

À mesure que la saison avançait et qu’ils poursuivaient leur chemin vers le sud, le temps se réchauffait. Il était généralement agréable, hormis quelques orages ou courtes périodes de lourde chaleur. Quand ils se déplaçaient ou travaillaient par temps chaud, les hommes portaient souvent une culotte et parfois un gilet, ainsi que leurs perles décoratives et identitaires. Les femmes revêtaient d’ordinaire une robe sans manches ample et confortable fendue sur les côtés pour faciliter la marche, en daim ou en fibres tissées, qu’elles enfilaient par la tête et attachaient à la taille. Le temps se réchauffant, même avec ces tenues légères ils étaient trop couverts et devaient alléger leur vêture. Les hommes comme les femmes ne portaient parfois qu’un cache-sexe ou une courte jupe à franges et quelques perles, les enfants rien, et leur peau brunissait. Un bronzage naturel et progressif constituait le meilleur des écrans solaires et, bien qu’ils ne l’aient pas su, un moyen sain d’absorber certaines vitamines essentielles.

Zelandoni s’habituait à marcher et Ayla trouvait qu’elle mincissait. Elle avait un peu de mal à suivre l’allure et insistait toujours pour monter sur son travois lorsqu’ils arrivaient quelque part. Les gens n’en revenaient pas quand ils la voyaient traînée par un cheval ; elle avait le sentiment que cela ajoutait au côté mystique de la Zelandonia et rehaussait sa position de Première parmi Ceux Qui Servent la Grande Terre Mère.

Leur route, établie par Zelandoni et Willamar, les conduisit vers le sud à travers des bois clairsemés et des herbages, le long du flanc ouest d’un massif, près de hautes terres, vestiges de montagnes anciennes usées par le temps. Des volcans formaient de nouvelles montagnes par-dessus. Ils obliquèrent ensuite vers l’est pour contourner le pied du massif, puis continuèrent dans cette direction, entre l’extrémité sud des hautes terres et le rivage nord de la Mer Méridionale. En cours de route, ils virent du gibier, des oiseaux et mammifères de toutes sortes, parfois en troupeau. Personne ne croisait leur chemin, sauf quand ils s’arrêtaient dans des villages, dans une autre Caverne ou à une Réunion d’Été.

Ayla se prit à apprécier beaucoup la compagnie de Levela, Beladora et Amelana. Elles faisaient des choses en commun avec leurs enfants. La grossesse d’Amelana devenait visible, mais elle n’était plus incommodée par des nausées matinales et la marche lui était bénéfique. Elle se sentait bien et sa santé éclatante ainsi que sa maternité la rendaient encore plus attirante aux yeux de Tivonan et Palidar, les aides de Willamar. Lorsqu’ils s’arrêtaient à des Cavernes, Réunions d’Été et Sites Sacrés divers, beaucoup de jeunes gens du cru la trouvaient séduisante. Et elle aimait être admirée.

Comme Ayla était souvent en compagnie de la Première, les jeunes femmes profitaient de l’enseignement que celle-ci dispensait à son acolyte. Elles écoutaient et se joignaient parfois à la discussion sur des sujets variés – pratiques médicinales, reconnaissance des plantes, manières de compter, signification des couleurs et des nombres, récits et chansons des Histoires et Légendes Anciennes – et la doniate semblait disposée à leur transmettre son savoir. Elle savait qu’en cas d’urgence avoir sous la main d’autres personnes compétentes dans le rôle d’assistantes serait toujours bienvenu.

À mesure qu’ils progressaient vers l’est, des petits cours d’eau descendant du massif pour se jeter dans la Mer Méridionale leur barraient souvent le chemin. Ils devinrent experts en franchissement des rivières. Un jour, ils arrivèrent à l’une d’entre elles, qui avait creusé une grande vallée orientée nord-sud. Ils obliquèrent, la suivirent vers le nord jusqu’à un affluent qui la rejoignait depuis le nord-est et le longèrent.

Peu après, le groupe itinérant arriva dans une agréable région boisée, sur la rive d’un bras mort. En début d’après-midi, ils s’arrêtèrent et dressèrent le camp dans un pré au milieu des buissons près d’un boqueteau. Les enfants découvrirent une parcelle regorgeant de myrtilles avant le repas du soir et en ramassèrent pour les partager avec leurs aînés, mais ils en mangèrent plus qu’ils n’en cueillirent. Les femmes repérèrent d’énormes massifs de lins des marais et de phragmites, les roseaux communs, au bord de l’eau, et les chasseurs trouvèrent des traces récentes de sabots fendus.

— Nous approchons de chez ceux qui habitent le plus près de la principale Caverne Sacrée de tous les Zelandonii, déclara Willamar autour du feu, alors qu’ils buvaient une infusion pour se détendre. Nous sommes trop nombreux pour leur rendre visite et demander l’hospitalité sans apporter quelque chose en partage.

— À en juger par ces empreintes, il semble qu’un troupeau d’aurochs ou de bisons ait fait halte ici il n’y a pas longtemps, dit Kimeran.

— Il se peut qu’ils y viennent boire régulièrement. Si nous restions un peu, nous pourrions les chasser, ajouta Jonokol.

— Ou je pourrais partir à leur recherche sur Rapide, proposa Jondalar.

— La plupart d’entre nous sont à court de sagaies, fit observer Jondecam. J’en ai cassé encore une la dernière fois que je suis parti à la chasse, la hampe et la pointe.

— J’ai l’impression qu’on doit pouvoir trouver de bons silex dans les parages, dit Jondalar. Si j’en trouve, je ferai de nouvelles pointes.

— En venant ici, j’ai vu un bouquet d’arbres bien droits, plus jeunes que ceux du boqueteau, qui feraient de bonnes hampes, expliqua Palidar. Ce n’est pas loin.

— Certains des plus gros feraient de bonnes perches pour transporter la viande jusqu’à la Caverne où nous allons, dit Jondalar.

— À cette époque de l’année, quelques jeunes mâles nous procureraient de la viande fraîche, dont une partie à mettre à sécher, de la graisse pour préparer des galettes de voyage, du combustible pour les lampes et une peau ou deux, ajouta Ayla. Nous pourrions préparer des chausses avec les peaux. Ça ne me dérange pas de marcher pieds nus la plupart du temps, mais j’ai parfois envie de protéger mes pieds et mes chausses sont toutes usées.

— Et regardez ces lins des marais et ces roseaux, dit Beladora. On peut aussi s’en servir pour confectionner des chausses et tresser des nattes, des paniers, des coussins neufs et bien d’autres choses dont nous avons besoin.

— Même des cadeaux pour la Caverne à laquelle nous rendons visite, renchérit Levela.

— J’espère que ça ne va pas prendre trop longtemps. Nous sommes tout près de chez moi et je suis impatiente d’arriver. J’ai hâte de voir ma mère, expliqua Amelana.

— Mais tu n’as pas envie d’arriver chez toi les mains vides, n’est-ce pas ? dit la Première. N’aimerais-tu pas apporter un cadeau ou deux à ta mère et peut-être de la viande pour la Caverne ?

— Bien sûr que si ! C’est ce que je vais faire si je ne veux pas avoir l’air de rentrer à la maison en mendiante.

— Tu sais bien que même si tu n’apportais rien ce ne serait pas de la mendicité, objecta Levela, mais il est vrai que ce serait gentil de leur donner quelque chose.

Le Pays Des Grottes Sacrées
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